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LA CONTRACEPTION

ilule

La pilule est efficace à plus de 99%, à condition de la prendre à heure fixe et de respecter le calendrier de prise prévu ! (à noter : efficacité moins importante pour les micropilules progestatives, voir plus loin).

 

Comment fonctionne la pilule ?

 

La majorité des pilules contraceptives sont efficaces grâce à la combinaison de 3 actions :

-  en bloquant l'ovulation (mise au repos des ovaires) par une combinaison d'hormones de synthèse (œstrogène et/ou progestatif).

- en modifiant l'endomètre (muqueuse tapissant l'intérieur de l'utérus) de façon à ce qu'il ne puisse accueillir un éventuel œuf. La nidation devient impossible, le futur embryon ne pourra pas s'implanter.

- en modifiant la glaire pour empêcher les spermatozoïdes de franchir le col.

 

La micropilule (microdoses de progestatif) quant à elle, agit uniquement en modifiant la glaire pour empêcher les spermatozoïdes de franchir le col - sauf CERAZETTE© qui supprime aussi l'ovulation.

 
 

Quelles sont les différentes sortes de pilules ?

 

La  classification à laquelle les professionnels de santé se référent est la suivante:

- Les pilules associant œstrogène de synthèse + progestatif de synthèse :

       - Les pilules de première génération

       - Les pilules de secondes génération

       - Les pilules de troisième génération

       - Les pilules de quatrième génération ou  nouveaux progestatifs

       - Les autres pilules (traitement antiacnéique+contraceptif)

NB : Ces pilules sont classées selon la génération du progestatif utilisé puisque l'œstrogène est toujours l'éthinyl-estradiol.

- Les nouvelles pilules associant œstrogène "naturel" + progestatif de synthèse

- Les pilules progestatives seules (qui ne contiennent donc pas d'œstrogène)

       - Les pilules progestatives normo-dosées

       - Les pilules progestatives microdosées

 

Pour savoir à quelle catégorie appartient votre pilule : tableau des pilules et des dosages 2013

 
 

Pilule : mode d'emploi

 

La toute première fois, et pour n'importe quelle pilule, il faut la commencer le 1er jour des règles.

 

- Si la plaquette est de 21 comprimés :

Prendre le 1er comprimé le 1er jour des règles, puis un comprimé par jour pendant 21 jour (à peu près à la même heure). Enfin, attendre 7 jours avant de reprendre une nouvelle plaquette. Ainsi vous commencerez votre plaquette toujours le même jour de la semaine. Les règles arriveront pendant la semaine d'arrêt.

 

- Si la plaquette est de 24 comprimés + 4 comprimés neutres :

Prendre le 1er comprimé le 1er jour des règles, puis un comprimé par jour pendant 28 jours (à peu près à la même heure) en finissant la plaquette par les 4 comprimés de couleur différente. Enfin, reprendre une autre plaquette sans jour d'arrêt. Ainsi vous commencerez votre plaquette toujours le même jour de la semaine. Les règles arriveront pendant la prise des 4 comprimés de couleur différente (neutres).

 

- Si la plaquette est de 21 comprimés + 7 comprimés neutres :

Prendre le 1er comprimé le 1er jour des règles, puis un comprimé par jour pendant 28 jours (à peu près à la même heure) en finissant la plaquette par les 7 comprimés de couleur différente. Enfin, reprendre une autre plaquette sans jour d'arrêt. Ainsi vous commencerez votre plaquette toujours le même jour de la semaine. Les règles arriveront pendant la prise de 7 comprimés de couleur différente (neutres).

 

- Si la plaquette est de 28 comprimés :

Prendre le 1er comprimé le 1er jour des règles, puis un comprimé par jour pendant 28 jours. Enfin, reprendre une autre plaquette sans jour d'arrêt. Les règles peuvent arriver normalement tous les 28 jours ou être plus irrégulières voire même inexistantes. Pas d'inquiétude si la pilule a été prise correctement, sans oubli de plus de 3h.

 
 

Avantages, inconvénients et contre-indications

Les avantages : 

- méthode contraceptive efficace > 99 %

- elle est très souvent bien tolérée

- elle est efficace dès le 10ème comprimé

- elle est réversible dès l'arrêt

- elle permet généralement de régulariser les cycles : les règles étant déclenchées par l'arrêt des hormones.

- les règles sont moins abondantes, moins longues et moins douloureuses.

Les inconvénients :

- il peut y avoir des petits saignements (spotting) en dehors des règles surtout lors des premières plaquettes. Il faut la continuer normalement. Si cela persiste, consulter votre médecin.

- il peut arriver d'avoir un peu de nausées (la prendre au milieu des repas).

- des maux de tête peuvent apparaître (notamment du fait des œstrogènes).

- il peut y avoir quelques douleurs et gonflements des seins : c'est sans danger, on peut continuer la pilule si c'est bien toléré. Si cela persiste, consulter votre médecin.

- la prise de poids : elle est exceptionnelle et toujours modérée, sinon revoir la prescription.

Les contre-indications :

- hypercholestérolémie (trop de cholestérol dans le sang)

- hypertension

- antécédent d'accident thrombo-embolique

- certains cancers

- le tabagisme associé à l'âge (chez les femmes de plus de 35 ans).

 

Si certains contraceptifs hormonaux sont contre-indiqués dans votre cas, il est souvent possible de trouver une contraception adaptée, hormonale ou non, en partenariat avec le gynécologue  :

- progestatif seul

stérilet appelée aussi dispositif intra-utérin

- contraception locale (spermicide et préservatif.)

Quand commencer sa pilule ?

 - Il s'agit d'une première prise de pilule ?

Si vous avez des cycles réguliers, le premier comprimé de la plaquette doit être pris le premier jour de vos règles.

En cas d’absence de règles ou de cycles très irréguliers : Il convient de faire un test de grossesse avant de commencer la plaquette et d’utiliser une contraception locale (préservatifs ou spermicides par exemple) dans l’attente du résultat de ce test de grossesse. Ensuite, commencer la plaquette à n'importe quel moment de votre cycle une fois que vous êtes sûre de ne pas être enceinte (technique Quick Start).

 Dans tous les cas : Il obligatoire d’associer une autre contraception locale (préservatifs ou spermicides) pendant les 10 premiers jours de pilule de la première plaquette. En effet, la contraception ne sera efficace qu’à partir du 11ème jour de votre première plaquette de pilule.


 

- Il s'agit d'une modification de type de pilule ?

Cela dépend du type de pilule que l’on prenait et du type de nouvelle pilule que l’on va prendre.

- 1er cas (le plus fréquent) 

Une pilule minidosée oestro-progestative est remplacée par une pilule minidosée oestro-progestative à plus de 15 mcg d’éthinylestradiol. Il faut prendre le premier comprimé de la nouvelle pilule exactement le jour où vous auriez du prendre le premier comprimé de votre ancienne plaquette de pilule (même en cas de cycles irrégulier sous l’ancienne pilule). Votre contraception restera alors efficace en continu.

- 2ème cas : Une pilule minidosée oestro-progestative est remplacée par une pilule minidosée oestro-progestative à 15 mcg d’éthinylestradiol. . Il faut prendre le premier comprimé de la nouvelle pilule, le lendemain du dernier comprimé actif (contenant des hormones et non du placebo) de votre ancienne plaquette de pilule. Ces pilules étant très faiblement dosées en éthinylestradiol, il est nécessaire de mettre en place une contraception locale pendant les 10 premiers jours de prise de cette nouvelle pilule (même en relais d’une ancienne pilule efficace !!!). A partir du 11ème jour de cette nouvelle pilule minidosée à 15 mcg d’éthinylestradiol, votre contraception est efficace.

- 3ème cas : Une pilule progestative pure est remplacée par une pilule minidosée oestro-progestative (tout dosage en éthinylestradiol) :. Il faut prendre la nouvelle pilule, le jour suivant de votre dernière prise de pilule progestative pure. C’est le schéma le plus simple et le plus utilisé.

Si vous changez pour une pilule oestro-progestative à plus de 15 mcg d’éthinylestradiol, la contraception sera efficace en continu.

Si vous changez pour une pilule oestro-progestative à 15 mcg d’éthinylestradiol, la contraception ne sera efficace qu’au bout de 10 jours de prise de cette nouvelle pilule (même si votre ancienne pilule était efficace). Il convient alors d’utiliser une contraception locale durant ces 10 premiers jours (préservatifs ou spermicides).

- 4ème cas : Une contraception par implant sous-cutanée progestative (Implanon©, Nexplanon©) est remplacée par une pilule estro-progestative minidosée. La première pilule de la plaquette devra-t-être prise le jour du retrait de l’implant.

Si vous changez pour une pilule oestro-progestative à plus de 15 mcg d’éthinylestradiol, la contraception sera efficace en continu.

Si vous changez pour une pilule oestro-progestative à 15 mcg d’éthinylestradiol, la contraception ne sera efficace qu’au bout de 10 jours de prise de cette nouvelle pilule (même l’effet contraceptif de l’implant était parfait jusqu’alors). Il convient alors d’utiliser une contraception locale durant ces 10 premiers jours (préservatifs ou spermicides).
 

- Il s'agit d'une prise après une fausse-couche ou une IVG ?

La première prise de pilule doit se faire dans les suites immédiates de la fausse-couche ou de l’IVG. L’effet contraceptif est alors immédiat.

Cette prise de contraception est importante en cas de non désir de grossesses dans les suites immédiates. Il n’est en effet par rare de voir des grossesses débuter immédiatement après la fausse-couche ou l’IVG sans même l’apparition d’un cycle de règles chez la patiente !

 

Il s'agit d'une prise après un accouchement ?

Bon à savoir : Sur le plan physiologique, aucune grossesse n’est possible dans les 25 jours suivant l’accouchement.

Dans les 2 mois qui suivent l’accouchement,  3 types de contraceptions hormonales peuvent être proposées sans risque (La mise en place d’un stérilet étant préférentiellement effectuée au-delà de  3 mois après l’accouchement).

Ces 3 contraceptions hormonales ne contre-indiquent absolument pas l’allaitement.  Cependant du fait de risques importants de complications vasculaires (formation de caillots dans les veines) dans les quelques jours qui suivent la naissance de votre enfant, il est recommandé de débuter ces contraceptions après un délai variable, selon que l’on allaite ou non.

 

- Les micro-progestatifs (Microval©, Cérazette©…) :

      - Sont utilisés en première intention par les professionnels de santé.

      - En cas d’allaitement : débuter la plaquette le 10ème jour après l’accouchement.

      - En l’absence d’allaitement : débuter la plaquette le 20ème jour après l’accouchement (ou en relais du traitement bloquant la lactation).

      - L’effet contraceptif est alors immédiat, en continuité avec la période sans risque de l’accouchement.

 

- L’implant sous-cutané progestatif (Implanon©, Nexplanon©) :

      - Il doit être inséré entre la 3ème et la 4ème semaine après l’accouchement.

      - L’effet contraceptif est alors immédiat, en continuité avec la période sans risque de l’accouchement.

 

- Les oestro-progestatifs minidosées (à 15 ou 20 mcg d’éthinylestradiol) :

      - Sont moins utilisés, car théoriquement plus à risque de complications vasculaires (formation de caillots dans les veines).

      - En cas d’allaitement : débuter la plaquette le 20ème jour après l’accouchement.

      - En l’absence d’allaitement : débuter la plaquette le 10ème jour après l’accouchement  (ou en relais du traitement bloquant la lactation).

 


Oubli de pilule ? Que faire?

Vous prenez n'importe quelle pilule sauf Microval©, Milligynon© ou Ogyline© ?

 

• Votre oubli n’excède pas 12 heures par rapport à votre heure habituelle de prise :

Il vous suffit de prendre votre comprimé immédiatement, et de continuer la plaquette aux heures habituelles  sans modifications. L’effet contraceptif reste alors optimal.

• Votre oubli excède 12 heures par rapport à votre heure habituelle de prise :

    - Terminez votre plaquette en prenant votre pilule aux heures habituelles de prise,

    - La plaquette suivante est prise :

             - sans pause pour les pilules à 28 cp/plaquette ou la pilule Cérazette©,

             - 7 jours de pause  pour les pilules estro-progestatives à 21 cp/plaquette,

             - 10 jours de pause pour les pilules macro-progestatives (Lutenyl©, Luteran©).

 

• Dans tous les cas :

- Mettez en place une contraception locale (préservatifs ou spermicides) jusqu’au 10ème jour de prise de la plaquette suivant celle dans laquelle a été oublié au moins 1 comprimé.

- Et surtout associez une contraception d’urgence (type Norlevo©) si vous avez eu un rapport dans les 3 jours précédents l’oubli !!!

- Et n’hésitez pas à faire un test de grossesse 15 à 20 jours après ce rapport à risque ! Que vous ayez eu des règles ou non.

 

 

Vous prenez  Microval©, Milligynon© ou Ogyline© ?

 

• Votre oubli n’excède pas 3 heures par rapport à votre heure habituelle de prise :

Il vous suffit de prendre votre comprimé immédiatement, et de continuer la plaquette aux heures habituelles  sans modifications. L’effet contraceptif reste alors optimal.

 

• Votre oubli excède 3 heures par rapport à votre heure habituelle de prise :

- Terminez votre plaquette en prenant votre pilule aux heures habituelles de prise,

- Reprenez votre rythme habituel de prise c'est-à-dire sans pause entre les plaquettes

 

• Dans tous les cas :

- Mettez en place une contraception locale (préservatifs ou spermicides) jusqu’au 10ème jour de prise de la plaquette suivant celle dans laquelle a été oublié au moins 1 comprimé.

- Et surtout associez une contraception d’urgence (type Norlevo©) si vous avez eu un rapport dans les 3 jours précédents l’oubli !!!

- Et n’hésitez pas à faire un test de grossesse 15 à 20 jours après ce rapport à risque ! Que vous ayez eu des règles ou non.

 

Les pilules de 3ème et 4ème génération

- Pourquoi la prescription de ces pilules apparaît aujourd'hui dangereuse?

Il est scientifiquement démontré que les pilules de 3ème et 4ème générations doublent le risque de phlébites et d’embolies pulmonaires (potentiellement mortelles) par rapport aux pilules de 2ème génération.

Il est scientifiquement démontré que les pilules de 3ème et 4ème génération ne diminuent pas les rares effets indésirables souvent faussement associés aux pilules de 1ère et 2ème génération (acné mieux régulée, pas de prise de poids, pas de jambes lourdes, pas de douleurs de sein, pas de baisse de la libido). Ces pilules n’apportent donc pas de bénéfice prouvé en termes de confort d’utilisation.

En conclusion, la commission de transparence de la haute autorité de santé (HAS) conclue que « les nouvelles données disponibles ne permettent plus de positionner les contraceptifs oraux de 3ème et 4ème générations en deuxième intention ». Ainsi ces pilules ne sont ni indiquées en 1ère intention, ni en 2ème intention !

Il y a donc même lieu de se poser la question de maintenir à la vente cette classe médicamenteuse dont le bénéfice n’est pas démontré et qui présente un risque supplémentaire (certes faible mais tout de même présent) de complications graves pour la santé.

 

Pourquoi n’y a-t-il tout de même pas lieu de paniquer ?

Même si les pilules de 3ème et 4ème génération doublent le risque de phlébites et embolies pulmonaires, Il faut savoir relativiser ce chiffre.

En effet la grossesse multiplie par 6 à 10 fois le risque de phlébite par rapport à une femme non enceinte qui ne prend pas de contraception. Au total être enceinte, demeure plus à risque de phlébites et embolies pulmonaires que de prendre une pilule de 3ème génération. La grossesse n’est pour autant pas interdite !!!

L'HAS conseille aux femmes prenant un contraceptif de 3ème ou 4ème génération de ne pas changer de contraception en urgence mais de discuter avec leur médecin d’une nouvelle contraception (par pilule de 2ème, 1ère génération, implant sous-cutané ou dispositif intra-utérin) lorsqu’elles arrivent à la fin de leur précédente prescription de pilule.

 
 

Ma pilule est-elle de 3ème ou 4ème génération?

 

Pour tout connaitre sur votre pilule, sa génération, sa composition, et a quel rythme la prendre cliquer ici.

Rédacteur : docteur Romain GUILHERME

Mise à jour le 3 février 2015

 

Références Bibliographiques:

- J.C Emperaire, La contraception hormonale, 2006, Gynécologie Endocrinienne du praticien.

- D. Serfaty, Contraception, 2007, Contraception abrégé Masson.

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