Les pouvoirs publics baseraient leur jugement sur une étude publiée en octobre 2011 dans le British Medical Journal qui révèle que le risque de thrombose veineuse (phlébite ou embolie pulmonaire) est deux fois plus élevé sous une pilule de 3ème génération que sous une 2ème génération, et 5 fois plus élevé que sans contraceptif hormonal. Les accidents se produisent généralement pendant les six premiers mois de prise. Bernard Delorme, responsable de l'information à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) se veut rassurant et relativise ces résultats : «En valeur absolue, le risque reste relativement faible: il est, par exemple, inférieur au risque de thrombose lié à une grossesse !»
Depuis déjà 1995, ces pilules sont pointées du doigt. Une série d'études internationales montre une augmentation du risque d'embolie pulmonaire et de phlébite alors que les bénéfices associés, eux, n'ont jamais été démontrés.
C'est donc dans le doute que la Haute Autorité de santé recommande depuis 2007 de les proposer seulement en cas de mauvaise tolérance d'un contraceptif de deuxième génération.
Malgré cette restriction, les médecins ont continué à les prescrire et ce, pour une raison simple : "Aujourd'hui, un retour en arrière est difficile, car une femme habituée à une pilule ne veut pas changer» relate le Dr Sophie Eyraud, présidente de l'association nationale des centres de contraception.
Autre argument avancé par certain spécialiste : «Dans la pratique clinique quotidienne, nous constatons une réelle amélioration pour la peau avec ces contraceptifs, plaide de son côté le Dr Juliane Berdah, gynécologue. Un déremboursement risque de pénaliser des femmes qui n'ont pas les moyens de se les payer».