Les infections gynécologiques / Les mauvaises odeurs vaginales / Vaginose bactérienne et infection à Gardnerella Vaginalis
Vaginose bactérienne et infection à Gardnerella Vaginalis
 
 
 
Les pertes vaginales malodorantes sont un motif fréquent de consultation chez le gynécologue.
Elles sont fréquemment dues à une pathologie dénommée vaginose bactérienne.
Ces vaginoses sont usuellement le reflet d'une infection à un germe appelé Gardnerella Vaginalis.
 



- Qu'est ce que la vaginose bactérienne ?
- Sur quels signes évoque-t-on une vaginose bactérienne ?
- Comment soigner une vaginose bactérienne ?
 





Qu'est ce qu'une vaginose bactérienne ?
 
En France, on estime qu'environ une femme sur cinq est porteuse d'une vaginose bactérienne.
 
Il s’agit d’une pathologie bénigne chez la femme non-enceinte.
 
La gravité de cette maladie se révèle pendant la grossesse puisque la vaginose bactérienne est responsable, dans 16 à 29 % des cas selon les études, de prématurité, d'infections foetales, d’avortements spontanés et de petits poids à la naissance.
 
La vaginose bactérienne est due à un déséquilibre de la flore vaginale dont les causes sont multiples : douches vaginales, excès d’hygiène, carences œstrogéniques, antibiotiques... Les rapports sexuels peuvent être en cause, non par transmission de germes (la vaginose n’est pas une maladie sexuellement transmissible), mais par action mécanique ou chimique (contact avec le sperme très basique). Le déséquilibre de cette flore aboutit à une disparition quasi complète des lactobacilles (bactéries de la flore normalement présente dans le vagin et également appelée flore de Döderlein) au profit de la flore anaérobie.
Cette flore anaérobie (anormalement présente) est très variée même si la bactérie dénommée Gardnerella Vaginalis est très fréquemment retrouvée. La réduction de l’activité lactobacillaire entraîne une élévation du pH vaginal qui dépasse 5 (donc plus basique). Ce pH plus basique aggrave l’un des facteurs cliniques les plus caractéristiques de la vaginose bactérienne : la mauvaise odeur vaginale.
 


Devant quels signes évoque-t-on une vaginose bactérienne ?
 
Le diagnostic de la vaginose bactérienne est le plus souvent réalisé sans examen complémentaire devant :
- des pertes grisâtres, fluides,
- et une mauvaise odeur qui est due à la production par les germes anaérobies (dont Gardnerella vaginalis) de substances odorantes (dont les cadavérine et putrescine : tout est dans le nom !!!) d’autant plus volatils que le pH vaginal augmente (ce qui explique l’aggravation de la malodeur après éjaculation du conjoint).
 
En cas de doute, un prélèvement vaginal peut être demandé et permet la certitude diagnostique devant :
- une élévation du pH vaginal (> 5)
- la présence de clue-cells à l’examen direct au microscope. Ces clue-cells sont des cellules de l’exocol tapissées de bacilles Gram- caractéristiques de la vaginose bactérienne.
- et un score de Nugent > 6 : Ce score de Nugent permet d'évaluer la qualité de l'écosystème bactérien vaginal par un simple examen au microscope en étudiant la présence de lactobacilles (germes vaginaux normaux), de certains germes anaérobies (Mobiluncus) et de Gardnerella vaginalis. Ce score de Nugent est noté de 0 à 10 de la façon suivante : 0 à 3 : flore normale, 4 à 6 : flore intermédiaire, 7 à 10 : vaginose bactérienne.
 
Le cas particulier de la femme enceinte doit par ailleurs être souligné :
- des antécédents de fausse-couches, infections foetales, accouchements prématurés, naissances d'enfants de petit poids doivent faire penser au diagnostic de vaginose bactérienne et la faire dépister avant toute nouvelle grossesse.
- un traitement doit alors être instauré le plus rapidement possible (avant la 12e semaine). Bien entendu, toutes les femmes enceintes porteuses de vaginose bactérienne ne présenteront pas de complications.
 


Comment soigner une vaginose bactérienne ?
 
Le traitement d’un épisode isolé de VB repose sur:
- le secnidazole (Secnol©) en dose unique : 1 sachet de 2 g en prise orale,
- ou le métronidazole (Flagyl©) : 1 g par jour pendant 7 jours en prise orale.
 
Ces traitements efficaces à court terme, connaissent un taux d’échec surprenant à moyen terme avec un taux de récurrences atteignant les 80 % à 3 mois.
Une des explications de ces récidives réside dans le fait que les principaux agents infectieux impliqués dans la génèse de la vaginose bactérienne (Gardnerella vaginalis et Atopobium vaginae) sont susceptibles de produire des biofilms qui les protègent de l'action des antibiotiques.
 
Il a été récemment démontré que certains des lactobacilles de la flore vaginale normale (Flore de Döderlein) sont capables de détruire les biofilms protecteurs autour des bactéries responsables de la vaginose bactérienne.
Le traitement des récidives doit donc associer :
- un anti-infectieux type métronidazole (Flagyl©) parfois par voies vaginale et orale simultanément,
- des traitements restaurateurs de la flore (prébiotiques et probiotiques).
- une lutte contre les facteurs favorisants le déséquilibre de la flore vaginale normale (douches vaginales, excès d’hygiène, carences œstrogéniques...).
 
On note que les :
- Les Prébiotiques sont des produits destinés à favoriser l’implantation des lactobacilles (germes normaux de la flore bactérienne vaginale) en créant un « climat » propice. Ce sont des acidifiants (Géliofil© : acide lactique + glycogène, Prévégyne© : acide ascorbique...). Ces produits acidifient le milieu vaginal, réduisant ainsi la prolifération de germes anaérobies (responsables de la vaginose bactérienne) et limitent ainsi le risque de récidive après traitement antibiotique. Cette réduction du nombre d’anaérobies va favoriser un rééquilibrage de la flore au profit des lactobacilles.
- Les Probiotiques (Femibion Flore intime©, Bion Flore intime©, Hydralin Flora©) sont des lactobacilles "de remplacement". Dans un premier temps, le probiotique va remplacer la flore naturelle défaillante puis créer les conditions écologiques propices à la recolonisation du vagin par cette flore naturelle.
 


Rédacteur : docteur Romain GUILHERME
Mise à jour le 17 février 2015
 
Références Bibliographiques:
- J.M. Bohbot, Vaginose bactérienne, 2007, Mise à jour en Gynécologie Obstétrique du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français.
- J. Chantrel, G. Brabant, M.-C. Bissinger, C. Leignel, A. Fruchart, D. Subtil, Conséquences Obstétricales de la Vaginose Bactérienne, 2006, Mise à jour en Gynécologie Obstétrique du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français.
 



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